Quand Fabio nous narre Noël…

Cette année, comme chaque année, BZ a reçu un nombre incalculable de plaintes en tout genre. Comme d’habitude le travail de bénévoles est l’objet principal de ce mécontentement. C’est pour cette raison que BZ se trouve obligé d’organiser encore une fois une soi-disant fête des bénévoles à l’approche de Noël.
Il ne s’agit pas d’une fête, c’est une soirée punitive qu’on inflige à nos bénévoles adorés pour qu’ils paient cher tout ce qu’ils ont fabriqué, toute les bêtises, les ennuis, qu’inlassablement ils ont provoqué. La liste des personnes qui mériteraient une mention spéciale pour les âneries faites durant l’année 2015 est interminable. J’ai peur d’en oublier donc pour ne faire de tort à personne je vais vous parler de moi-même. J’enchaîne encore une année de réparations approximatives, de conseils mécaniques farfelus, d’explications incompréhensibles, des ateliers mobiles où j’ai du mal à cacher mon antipathie pour le genre humain et pour finir un accueil à l’haleine au cancer des poumons qui décourage les curieux de devenir membres et les membres de revenir sauf en cas d’extrême nécessité.
C’est à cause de cela que j’ai reçu l’effroyable carte d’invitation, je le craignais mais au fond de moi je savais que je la méritais.
Tout d’abord, on commence par cette magnifique carte d’invitation, comme  nombreux sont ceux qui l’ont demandé on tient à le préciser : les chèvres n’étaient pas de vraies, je sais, c’était bien fait, on avait comme l’impression qu’elles pouvaient sortir de la carte pour se dandiner gaiement dans nos séjours mais non, c’était seulement grâce au talent de nos graphistes et à leur imagination abjecte. Dès leur arrivée à l’atelier, les invités se rendent vite compte que la soupe promise ne sera prête que quelques heures plus tard ; BZ aime affamer ses victimes. Alors c’est la pagaille pour essayer de choper quelque chose à manger.
Ensuite, ceux qui n’avaient pas fait des cauchemars à cause de la carte d’invitation ont pu passer également une nuit agitée grâce à l’attraction principale de la soirée: la Mère-Noël-Fouettarde. Depuis quelque temps, Sacha, un de nos excellents salariés, vous vous en souvenez peut-être c’est le chauve, boucle ses fins de mois difficiles en s’exhibant comme strip-teaseuse barbue avec un incontestable succès dans des boîtes sordides et mal famées cachées dans le brouillard du Port du Rhin. Non seulement le salaire minable qu’on lui donne l’oblige à le faire, mais il y éprouve un certain plaisir. BZ a saisi l’occasion de rendre cette fête extrêmement désagréable et embarrassante en faisant appel à ce personnage pittoresque pour animer, à l’aide d’une cravache, la déjà triste soirée. La traditionnelle et affligeante pêche à la memerde est rendue encore plus pénible par les coups de ladite cravache que l’abominable mère-noël-fouettarde claque sur vos fesses à tout va, accompagnée d’exhortations vulgairement affreuses.
Les cadeaux sont immondes et ils vous rappellent de ces Noëls en famille où vous rêviez de recevoir une console de jeu et à sa place vous trouviez un pyjama en laine couleur crème (que d’ailleurs vous portez encore avec égale tristesse).
La décoration du sapin de Noël mécanique, soignée par le bon goût des bénévoles pendant la soirée, est d’une laideur unique, devant la vitrine on a vu des gamins pleurer en l’apercevant et les jours suivants la mairie de Strasbourg a appelé en demandant de dégager de là ce tas de ferraille en forme de sapin, ça provoquait une chute de vente dans le marché de Noël, tous secteurs commerciaux confondus. Mais l’envie de décorer de nos bénévoles était débordante et ils ne se sont pas arrêtés là, c’est l’arbre d’en face qui en a fait les frais. Si vous voyez des pneumatiques usagés, à plusieurs mètres de hauteur, accrochés aux branches d’un végétal innocent, sachez que c’est la faute aux bénévoles de BZ.
À la fin j’en pouvais plus, j’étais épuisé, affamé, bourré, j’ai dû signer l’engagement pour une autre année de bénévolat afin de pouvoir rentrer chez moi car seulement après un renouvellement d’engagement BZ te laisse repartir.
Pour ceux qui ne veulent pas signer avant l’aube on lâche les bergers allemands ou les chèvres, je sais plus.